Ces dix célébrités disparues risquent de faire l’actualité en 2024

Ils sont nés ou morts il y a cent, cent cinquante, deux cents ans voire plus. En 2024, ces illustres seront au moins évoqués dans la presse ou dans des livres, voire commémorés par des manifestations ou immortalisés au cinéma.

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Aliénor d’Aquitaine

Alienor d’Aquitaine est née il y a neuf cents ans ! Enfin, vraisemblablement, car à l’époque, les années de naissance restent souvent sujettes à caution. Cette figure est mythique car l’héritière du duché le plus riche de France l’Aquitaine, a été reine de France, puis d’Angleterre. Elle avait en effet épousé Louis VII, le roi de France, puis après l’annulation de son mariage en 1152, Henri Plantagenêt, qui deviendra roi d’Angleterre ! La grand-mère de toute l’Europe, selon l’historien Martin Aurell, car elle a marié ses enfants aux puissants de son temps. Elle était aussi une femme influente qui ne s’en laissait pas conter. Des commémorations avaient déjà eu lieu en 2022 étant donné les incertitudes sur sa date de naissance, ce sera encore le cas en 2024. À Poitiers, sa ville de naissance, une broderie géante du gisant d’Alienor, réalisée par une cinquantaine de brodeuses, sera ainsi présentée au Palais des Comtes de Poitiers. Elle nécessitera 8 000 heures de travail.

La comtesse de Ségur

« Les Malheurs de Sophie », « Les Petites filles modèles », « Un bon petit diable », ces titres ont certainement bercé l’enfance de quelques lecteurs. Ils ont été écrits par la Comtesse de Ségur, décédée en 1874, soit il y a cent cinquante ans. Sophie Rostopchine, née en 1799 à Saint-Pétersbourg, doit s’exiler avec sa famille en 1817 en France. Mariée avec Eugène de Ségur, elle écrit son premier livre sur le tard, à plus de cinquante ans, des contes moraux pour ses petits-enfants. Son personnage le plus connu, Sophie, est une fille espiègle, sorte de double enfantin de l’auteur qui exorcise ainsi sa jeunesse. Ses intrigues sont un succès, ses livres seront très vite vendus dans les gares et elle inaugure d’ailleurs la fameuse Bibliothèque Rose de Louis Hachette. La comtesse a désormais son petit musée, dans l’Orne, au cœur du village d’Aube.

Charles Aznavour

Charles Aznavour aurait eu 100 ans en 2024 ! On ne présente presque plus ce monument de la chanson française, né à Paris et décédé en 2018 à Mouriès dans les Alpilles. La Bohème, La Mamma, Emmenez-moi, Je m’voyais déjà… il a vendu plus de 180 millions de disques lors de sa carrière et est l’un des chanteurs français les plus connus à l’international. Pour 2024, on sait déjà qu’un biopic, Monsieur Aznavour devrait sortir sur les écrans de cinéma : le film est réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Tahar Rahim jouera le rôle de Charles Aznavour. Un récital symphonique est aussi prévu en mai au Grand Rex à Paris.

Anatole France

Né il y a cent quatre-vingts ans et mort il y a cent ans, Anatole France aura marqué son époque. Le natif de Paris a tout de même reçu le Prix Nobel de littérature en 1921. D’abord poète au sein du mouvement Le Parnasse, il connaît le succès pour son roman Le Crime de Sylvestre Bonnard. Suivront Le Lys Rouge, Les Dieux ont soif, La Révolte des Anges, etc. Critique littéraire du Temps, membre de l’Académie française, l’écrivain est aussi engagé : contre le génocide arménien, pour la révision du procès Dreyfus, contre la barbarie coloniale, pour la séparation de l’Église et de l’État. Depuis, le nom d’Anatole France a fleuri sur les plaques de rues, d’établissements scolaires… Si le programme n’est pas encore connu, il fait partie des sélectionnés 2024 de France Mémoire, le service créé par l’Institut de France relatif aux anniversaires et commémorations de personnalités.

Facteur Cheval

Lui aussi a disparu il y a cent ans, et on sait déjà qu’un timbre sera édité à son effigie, pendant que son œuvre, étape touristique incontournable dans la Drôme, accueillera la Flamme Olympique. Lui, c’est Ferdinand Cheval ou le Facteur Cheval, qui entre 1879 et 1912 bâtira son Palais Idéal à Hauterives, en ramassant des pierres et en s’inspirant de la nature, des cartes postales et des magazines illustrés de l’époque. Naît une œuvre d’art brut monumentale de douze mètres de haut et 26 de long sur 14 de large. Ce palais de pieuvres, biches, éléphants ou caïmans, de personnages mythologiques, de cascades est unique en son genre et a été classé monument historique en 1969 par André Malraux.

Pierre de Ronsard

« Mignonne, allons voir si la rose / Qui ce matin avait éclose / Sa robe de pourpre au Soleil / N’a point perdu cette vêprée / Les plis de sa robe pourprée / Et son teint au votre pareil ». Qui n’a jamais entendu ou lu ces vers parmi les plus célèbres de la poésie française ? Ils sont signés du « prince des poètes et poète des princes », né voici un demi-millénaire au manoir de la Possonnière dans le Vendômois. L’œuvre de Ronsard est majeure (Les Hymnes, Les Amours de Cassandre, Sonnets pour Hélène) et sa trace indélébile. Avec Joachim du Bellay et d’autres, ils ont fondé le mouvement littéraire de La Pléiade visant à ce que la littérature française puisse rivaliser avec les chefs-d’œuvre de l’Antiquité et de l’Italie. Ses poèmes ont souvent été mis en musique, ce sera encore le cas en 2024 avec par exemple les ensembles Doulce Mémoire et  Hentheos qui ont annoncé des projets sur leurs sites internet. Un colloque, entre communications académiques et performances artistiques, est également prévu à Tours en septembre.

Georges Pompidou

2024 sera aussi l’occasion d’évoquer le seul président de la Cinquième République disparu alors qu’il était encore en fonction. L’Auvergnat  Georges Pompidou, qui fut premier ministre de Charles de Gaulle de 1962 à 1968, a été élu à la Présidence de la République le 20 juin 1969. Le gaulliste, mort des suites d’un cancer le 2 avril 1974, reste associé à la fin des Trente glorieuses avec la modernisation économique et l’industrialisation du pays, le périphérique parisien, le projet du TGV, le nucléaire civil dynamisé… Amateur d’art contemporain, il donnera son nom au centre Pompidou à Paris, inauguré en 1977. La parution d’un « Dictionnaire Pompidou » aux éditions Robert Laffont, rassemblant 140 notices autour de l’œuvre de Georges Pompidou, est programmée en 2024, tout comme un colloque sur sa gouvernance en mars. Une nouvelle antenne du centre Pompidou devait ouvrir en 2024 à Jersey City, mais elle a été repoussée à 2026.

Julie-Victoire Daubié

Vous ne la connaissez peut-être pas, mais elle a marqué son époque et ouvert la voie au droit à l’instruction pour les femmes. Julie-Victoire Daubié est la première femme à obtenir le baccalauréat en 1861, à 37 ans ! À l’époque, son inscription avait été refusée dans plusieurs Académies, puis finalement acceptée à Lyon. Cette native des Vosges en 1824, décédée en 1874 à 50 ans, sera aussi la première licenciée ès Lettres à la Sorbonne alors que les femmes ne sont pas autorisées à assister aux cours. D’abord préceptrice en Lorraine pour des familles, elle devient journaliste. Celle qui a découvert le triste sort fait aux mères célibataires, ce qui lui inspirera l’essai La Femme pauvre au dix-neuvième siècle, luttera pour l’éducation des femmes, leur accès à l’enseignement supérieur, au droit de vote. Fontenoy-le-Château, où elle a vécu, va lui rendre hommage en 2024, un timbre à son effigie est également prévu. 

Marcel Pagnol

À l’origine, un musée Marcel-Pagnol devait voir le jour en 2024 à Allauch, au sein d’une ancienne usine électrique. Il faudra finalement attendre 2026. C’est Nicolas Pagnol, le petit-fils, qui est aux manettes. En 2024, pour le cinquantenaire de son décès, et 2025, le cent trentième anniversaire de sa naissance, le maire d’Aubagne a récemment déclaré que le territoire rendra hommage au Provençal. C’est que Marcel Pagnol reste une figure marquante du patrimoine. L’écrivain et cinéaste, élu à l’Académie française, a légué des monuments, lus et vus par plusieurs générations, comme Marius, Angèle, Regain, La Gloire de mon père, Le château de ma mère, et bien sûr la fameuse Manon des sources, qui sera l’objet d’une comédie musicale en 2024, en tournée dans toute la France.

Alexandra-David Neel

Elle n’est pas née ou décédée une année finissant par un quatre… mais Alexandra David-Neel est à l’honneur de France Mémoire en 2024. Il y a de quoi : il y a cent ans, cette infatigable voyageuse, partie dans un périple en Asie dès 1911, pénétrera dans Lhassa, la capitale interdite du Tibet. C’était la première femme européenne à y entrer. Elle y restera deux mois  grimée en mendiant pèlerin avec le jeune lama Aphur Yongden, son fidèle compagnon de route. Ce qui lui vaudra ensuite sa célébrité et le best-seller Voyage d’une Parisienne à Lhassa.

Et aussi à l’étranger : Winston Churchill, Marco Polo…

À l’étranger aussi, on commémore les anniversaires de décès et de naissance. Parmi ceux qui devraient marquer l’actualité et dont l’écho parviendra peut-être jusqu’en France, citons les 150 ans de la naissance de Winston Churchill. Avec son éternel cigare, le Premier ministre anglais reste associé à la résistance britannique face à l’Allemagne nazie puis à la victoire des Alliés pendant la Seconde guerre mondiale, dont on va d’ailleurs célébrer le 80e anniversaire du Débarquement. Autre grande personnalité célébrée, cette fois-ci à Venise, et dès le carnaval cet hiver : Marco Polo. Celui qui voyagea jusqu’en Extrême-Orient est mort il y a 700 ans.

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